« La Sécurité Sociale est devenue une structure monstrueuse »
Yvon CHOTARD
Vice-Président du C.N.P.F
(A.G. du C.N.P.F. - 16 janvier 1979
in Le Monde du 17 janvier 1979 p. 34)
 
« Quand on ne paye plus rien, on ne respecte plus rien ! »
Jacques SERVIER
La passion d'entreprendre
Editions du Rocher mars 1991
Tout au long des pages qui précèdent et qui couvrent plus d'un demi-siècle d'exercice professionnel, j'ai évoqué à maintes reprises des points de vue ou porté des jugements sur le système médico-social français qui s'est successivement étendu, renforcé, alourdi et ridé au fil du temps.
Je limiterai ici mon propos à l'assurance-maladie, sans évoquer les autres branches, vieillesse, maternité, accidents du travail, etc, sans ignorer leurs interconnexions.
Je me risque à condenser ci-après quelques réflexions, avec beaucoup de modestie, sachant que de nombreux esprits éclairés, des économistes de la santé reconnus, des enseignants réputés, des sociologues, des chercheurs, des spécialistes en tous genres, des décideurs même, ont exprimé leurs avis autorisés, parfois contradictoires, sans résultat probant sur l'objet principal de leurs préoccupations : la réduction des dépenses d'assurance-maladie en constante augmentation.
Il suffit de relire les conclusions des rapports successifs de la dizaine de Commissions des Plans précédents, les innombrables travaux accumulés depuis un demi-siècle, la diversité des remèdes avancés pour se convaincre de la complexité du sujet.
Dans les pages qui suivent, ce chapitre de mémoire et de réflexion porte principalement sur le financement des deux modalités d'exercice, la médecine de ville relevant de l'Assurance maladie et la médecine hospitalière sous tutelle de l'Etat.
Chacune d'elles a ses caractéristiques propres et a évolué selon des circonstances différentes.
Elles ont subi à l'avènement de la Vème République en 1958/1960 deux Réformes majeures presque simultanées qui ont profondément influencé la protection médico-sociale de la population et l'économie générale du pays.