Parent pauvre de la nébuleuse hospitalière, l'hôpital local est pour beaucoup une découverte récente, depuis que le nouveau Ministre l'a tiré de son anonymat début 2003 pour l'associer à sa politique hospitalière dite de proximité.
Au nombre de 355, les hôpitaux locaux sont éparpillés sur tout le territoire, mais presque exclusivement en milieu rural. Ils représentent un potentiel non négligeable de capacité d'accueil : environ 3,75% des lits de médecine hospitalière publique, mais 14% des lits de soins de suite et 19% des lits de soins de longue durée.
Le personnel médical au nombre de 3500 environ, est presque exclusivement constitué de généralistes libéraux de la ville ou des environs du lieu où l'hôpital local est implanté. Ils sont rémunérés de façon variable, à l'acte, à la vacation, sous contrat. Ils rendent d'immenses services aux populations dont ils ont la charge et travaillent en liaison avec le centre hospitalier le plus proche.
A plusieurs reprises dans le passé, le corps médical de ces établissements a cherché à attirer l'attention des pouvoirs publics - sans grand succès - sur la situation précaire dans laquelle il a été trop longtemps relégué. Il faut dire que la doctrine officielle surtout depuis la grande Réforme de 1960, tout entière orientée par l'hospitalo-centrisme conjugué au plein-temps, avait pratiquement ignoré et donc négligé cette forme traditionnelle de soins dispensés par un corps médical à temps partiel, au moins aussi performante que l'hospitalisation à domicile (HAD) des grandes villes.
On peut espérer que ce regain d'intérêt pour l'hôpital local améliorera la situation des populations qui continueront à trouver les conseils et les soins de proximité d'une médecine omniprésente, modeste, expérimentée et peu coûteuse.