Périodiquement, l'Ordre National dresse le bilan de la démographie médicale. Le rapport établi pour 2001 par le Pr. Jean LANGLOIS Le Pr Jean LANGLOIS était chirurgien chef de service cardio-vasculaire des Hôpitaux de Paris et Président du Conseil National de l’Ordre des Médecins.   d'où les chiffres suivants sont tirés, s'intitule "Une grande inquiétude pour un avenir proche" Revue de la Fédération de l'Hospitalisation Privée (FHP) n° 3 février 2002, p. 16-21

Au 1er janvier 2001

 

Ordre des médecins

DREES

Médecins

 

234.739

 

Retraités

33.061

 

Actifs

200.793

199.445

Généralistes

102.330

98.183

Spécialistes

99.304

 


Ces chiffres globaux ne distinguent ni les spécialités, ni les modes d'exercice. "Or, ce ne sont pas les effectifs globaux qui comptent, mais ceux de chaque discipline pour permettre d'évaluer l'offre de soins comparativement aux besoins". De plus, les spécialités n'évoluent pas au même rythme.

Il était donc justifié et urgent de sortir en 1997, à l'initiative de l'UCCSF et de MG France, du système de la convention unique qui enfermait depuis 1971 dans le même moule rigide et inextensible toutes les formes d'activité médicale libérale. Il faudra aller plus loin pour les spécialités chirurgicales qui utilisent en équipe des infrastructures communes.

En outre, ces statistiques ne permettent pas de séparer la médecine libérale de la médecine salariée dont on devine l'expansion progressive sans pouvoir la chiffrer, d'autant plus qu'un certain nombre de médecins libéraux ont des activités mixtes.

Le rapport LANGLOIS apporte quelques chiffres intéressants en médecine hospitalière. Il distingue les postes budgetés :

  1. 10.000 hospitalo-universitaires (avec ou sans secteur privé)

  2. 23.000 postes de PH temps plein (avec ou sans secteur privé), dont 3.000 non pourvus de titulaires

  3. 6.000 postes de PH à temps partiel, dont 1.700 non pourvus de titulaire

  4. 4.900 assistants

  5. 35.000 attachés

Mais, là encore, la ventilation par spécialités n'est pas indiquée.

On sait que certaines spécialités sont déjà en crise d'effectifs : la gynécologie-obstétrique, l'anesthésie-réanimation, l'ophtalmologie, la psychiatrie, la chirurgie générale et viscérale. "D'autres s'annoncent" selon Jean LANGLOIS qui estime que "la pénurie prévisible et croissante, toutes disciplines confondues, apparaîtra de 2010 à 2020 et au-delà".

Sachant que la longue durée des études est telle que les décisions ministérielles ne prendront effet qu'au minimum 9 ans plus tard pour les généralistes et 15 ans pour certaines spécialités, il faut dès maintenant relever le numerus clausus qui a été trop longtemps maintenu à 3.800. Bien qu'il ait été relevé à 4.100 en 1999-2000 et à 4.700 en 2001-2002, il ne comblera pas les départs en retraite à 65 ans de

7.010 de 2010 à 2014,

8.749 de 2015 à 2019

8.112 de 2020 à 2025

 

Le simple renouvellement des effectifs et la durée des études justifieraient un numerus clausus de

7.000 de 2000 à 2004

7.750 de 2005 à 2009

8.100 de 2010 à 2014

 

"Or, en 2002, nous en sommes toujours à 4.700 !" selon Jean LANGLOIS.