C'est au lit du malade et à son contact,"sur le tas" comme on peut le dire vulgairement, que le futur médecin, la future infirmière, la future aide-soignante, et d'une façon générale tous les professionnels de santé, apprendront leur métier, dans l'ambiance d'une structure hospitalière, quel que soit son statut, devant l'infinie diversité des situations physio-pathologiques ainsi offertes à tout débutant.
Autrefois, c'est-à-dire avant la 2ème guerre mondiale, le stagiaire encore appelé parfois "un roupiou" était propulsé dès sa sortie du PCN, directement et sans ménagement, dans une de ces grandes salles de 40 lits à 50 lits séparés par la rangée centrale des brancards des grands hôpitaux de l'A.P. de PARIS, des hospices de LYON ou de l'A.P. de MARSEILLE.
La brusque découverte de cet univers presque inconnu était, de l'avis général, hautement sélective et formatrice à la fois. Elle permettait de découvrir rapidement les inaptes et éveillait la curiosité, voire l'ambition des autres.
A contrario, à l'instar de certains pays, on a cru pouvoir impunément charger les premières années par des formations scientifiques en retardant de deux ans, les premiers stages cliniques. De l'avis général, en privilégiant les sciences exactes au détriment de l'observation des symptômes du patient, du suivi de l'évolution de sa maladie et des effets de son traitement, on a déjà involontairement influencé ses choix ultérieurs.
Toutefois, placé dans ce milieu où se côtoient plusieurs générations, il était apparu à la plupart l'importance de ne pas perdre un temps précieux au seuil de longues études, et par conséquent, de réussir chaque fois à l'interminable série d'examens jalonnant le parcours officiel de la formation de base.
Parallèlement, chaque nouvelle promotion de Faculté pouvait être légitimement tentée de chercher à s'élever dans la hiérarchie hospitalière en commençant par le premier et le plus directement accessible échelon à la condition de fournir l'effort nécessaire : l'EXTERNAT.
Encouragé par un premier succès, l'"élève-externe" (c'est ainsi qu'il était officiellement désigné) pouvait envisager l'étape suivante, la plus difficile parce que la plus sélective mais aussi la plus prestigieuse, celle de l'INTERNAT, la plus importante aussi par le choix de carrière qu'elle permet d'effectuer.
Mais, quel qu'en soit le résultat, la préparation d'un concours est le moyen le plus efficace d'acquérir ou d'approfondir ses connaissances pendant toute une vie professionnelle tracée, on dirait aujourd'hui "formatée", dès l'origine par l'irremplaçable creuset hospitalier.