J'ai travaillé pendant de nombreuses années avec le 2ème Président de l'Union Collégiale des Chirurgiens et Spécialistes Français, bien avant qu'il n'ait succédé à ce poste au Professeur L.F. HOLLENDER, son condisciple de Strasbourg.
Je crois bien connaître son caractère, profondément changé depuis qu'il est devenu "Le Président" , redevenu représentatif de l'Organisation au nom de laquelle il avait signé la Convention de spécialistes en 1997 annulée par le Conseil d'Etat le 26 Juin 1998 au motif que sa signature n'était pas représentative le 12 mars 1997.
Il était naguère attentif et modeste, lorsqu'il découvrait les arcanes de l'Administration centrale qu'il croyait connaître, ou l'étendue des tâches qui l'attendaient dans la conduite d'un syndicat lorsque le travail quotidien et obscur lui était mâché. Il est devenu insensiblement jaloux de ses prérogatives, parfois jusqu'à l'arrogance, "sûr de lui et dominateur" pour reprendre l'expression fameuse.
Alsacien avant tout, gendre du Sénateur Jacques HENRIET, il avait opté, après un échec à l'agrégation, pour une carrière de chirurgien généraliste d'exercice libéral, d'abord à Pontarlier puis à Paris dans le 17ème arrondissement dont il fut conseiller municipal R.P.R.
Je l'avais remarqué vers 1980 dans une réunion professionnelle où il avait pris la parole avec courage et efficacité en faveur des cliniques privées : il avait créé une organisation nouvelle concurrente de la FIEHP et de l'UHP qu'il jugeait trop passives.
Je l'avais fait adhérer au Collège National des Chirurgiens Français. Pour l'introduire au Conseil d'Administration de la F.M.F, je profitais de la vacance du poste de Trésorier-adjoint du Collège. A la 6ème Assemblée Générale du 20 septembre 1976 Jusqu'alors les Assemblées Générales du Collège et de la FNEP s'étaient tenues dans les locaux de la nouvelle Faculté. Sous le prétexte que l'Université ne pouvait plus abriter "une réunion professionnelle à caractère syndical " (sic), le Collège se vit refuser en septembre 1976 l'accès de la Faculté. En réalité, les positions du Collège, encore affilié à la FMF, contrariaient la CSMF et un éminent Professeur de chirurgie….Dans l'urgence, il fallu chercher à proximité immédiate du Congrès de Chirurgie qui se tenait traditionnellement à la Faculté, une autre salle de réunion. Le Collège reçut un accueil bienveillant sur le trottoir opposé de la rue des St Pères, à l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées où un vaste et confortable amphithéâtre fut mis gracieusement à notre disposition plusieurs années durant   qui s'était tenue pour la première fois en dehors de la Faculté, et faire élire le Dr Bernard WINISDOERFFER à un poste subalterne. Il ne devint Trésorier en titre que 9 ans plus tard à l'Assemblée Générale du 23 septembre 1985 après la démission "pour raison personnelle" de Jean BENASSY annoncée par le Pr Georges GUILLEMIN. En fait, Jean BENASSY était farouchement opposé à la "départementalisation hospitalière" que certains jeunes hospitaliers soutenaient. Il devait décéder deux ans plus tard au début 1987 juste au moment où le COLLEGE avait décidé, après référendum, de quitter la FMF. (Voir Cahiers de Chirurgie n° 20 - 5ème année, 4ème trimestre/1976, p. 58 et n° 56 - 14ème année - 4/1985, p. 28)
Autant Jean BENASSY était pointilleux voire ombrageux poussant l'exactitude jusqu'à recommencer tous les calculs s'il découvrait une différence de quelques centimes, autant Bernard WINISDOERFFER se limitait à quelques appréciations globales, se fiant aveuglément au travail de la scrupuleuse et infatigable Mme BASDEVANT, allant même jusqu'à interpréter les chiffres à son idée....! Cette présentation cursive des bilans financiers induira un malaise vite transformé en doute par Mme KAPRON et d'autres, lorsque la fronde se déchaînera quelques années plus tard.
Je me suis toujours demandé comment ce garçon intelligent, prudent jusqu'à la méfiance et intègre jusqu'à preuve du contraire, parvenait à se trouver dans des situations aussi embarrassantes à l'origine d'une perte de confiance dans l'esprit de certains, qu'il s'agisse du Collège, de l'Union Régionale Ile de France qu'il présida pendant 3 ans, ou à la tête de l'UCCSF où il s'est maintenu, faute de mieux.
Sûr de lui, la conscience en apparence tranquille, il parvient toujours à se justifier pour dissiper les soupçons induits par une nonchalance poussée jusqu'à une paresse générale qu'il reconnaît lui-même et dont il se flatte pour "s'en remettre à la machine" qu'il personnalise. Informatisé en effet depuis longtemps, friand des dernières nouveautés, il fait en effet confiance à "la technique moderne" pour faire face à tout. Inconditionnel du matériel PC, il passe de longues heures devant ses écrans comme un gamin avec son train électrique, oubliant ses soucis, mais aussi ses obligations, et les contingences matérielles de la gestion quotidienne lourde d'un syndicat devenu représentatif.
D'une personnalité complexe, il est successivement, parfois dans la même journée, enthousiaste pour un projet original mais vite abandonné, indifférent en apparence aux mauvaises nouvelles, résigné et fataliste devant une erreur personnelle malgré un amour propre très chatouilleux Les affaires ACQUAVIVA ou AGULHON, le refus de la Commission paritaire pour la Lettre de l'UCCSF, en sont de bons exemples . Il a parfois de bonnes idées, mais, velléitaire et handicapé par une syntaxe et une orthographe incertaines, il est incapable de les réaliser lui-même et surtout en temps voulu, laissant passer les délais d'exécution. Il a ainsi manqué d'importantes occasions tout simplement par manque de continuité dans l'action induisant une fâcheuse réputation, notamment auprès des quémandeurs, oubliant ses promesses téléphoniques ou laissant de nombreuses lettres sans réponse. Il laisse facilement traîner des chèques de cotisation ou d'abonnements qu'il oublie d'enregistrer et d'encaisser depuis que la fidèle Mme BASDEVANT a cessé depuis la mi-août 1998 de lui mâcher la besogne.
Faute d'avoir obtenu une agrégation à Strasbourg, il s'était installé à Pontarlier dans la clinique de son beau-père. Au bout de quelques années, il quitte Pontarlier "à la suite d'histoires" selon un de ses ex-amis... Il s'installe alors à Paris dans le 17ème Arr., mais pour d'obscures raisons, quelques années plus tard, il doit quitter sa clinique, perdant son appartement et sa clientèle. S'étant momentanément introduit dans une autre clinique du 17ème, il fut amené à quitter définitivement Paris pour se réinstaller en grande banlieue et recommencer à zéro en fin de carrière.
Il fut candidat au poste de gouverneur régional d'Ile de France du ROTARY dans lequel il s'était beaucoup investi. Il lui a manqué quelques voix. Il était conseiller municipal du 17ème mais n'a pas été retenu sur la liste du renouvellement.
J'avais demandé pour lui la Légion d'Honneur à son ami Bernard PONS. Il n'a obtenu que le ruban du Mérite, mais déçu, il n'a même pas cherché à se faire remettre cette décoration tout en regrettant de ne pas l'avoir fait plus de 3 ans après sa publication au J.O. !
Volontaire jusqu'à l'obstination qu'il attribue fièrement à ses origines alsaciennes, il dissimule mal sous une humilité de circonstance, la conscience de sa valeur enfin reconnue par sa Présidence d'une organisation représentative qu'il n'hésite pas à rappeler en toutes circonstances, ne serait-ce que pour légitimer toutes ses décisions.
Pour Guy André PELOUZE, le Dr WINISDOERFFER est un épicurien qui aime la vie, les bons repas, les voitures puissantes, les voyages, les réceptions,"les invitations où il peut parader". Par contre, il délaisse tout ce qui l'ennuie, le respect des dates et des échéances, les corvées administratives, les obligations inhérentes à sa charge qu'il a lui-même exagérément étendue sans rien déléguer à personne. Tant que avec Mme BASDEVANT nous le déchargions de toutes les tâches qu'il rechignait à remplir, tout allait bien. Il semble nous rendre directement responsables de ce qui lui arrive. PELOUZE se définit comme le contre-portrait du Président : il commence sa journée par ce qui lui semble désagréable pour la terminer par ce qui lui parait simple et facile...
Décidant pratiquement seul sans en référer aux autres responsables, son comportement égocentrique et secret l'expose aux critiques à peine voilées lorsqu'il détient toujours seul et sans partage, tous les comptes sociaux des syndicats qu'il contrôle... à l'exception de la FNEP
Pendant des années, avec la fidèle Mme BASDEVANT, nous avons masqué la réalité, dissipé de notre mieux les doutes engendrés par ses maladresses et suppléé les insuffisances d'une gestion hasardeuse. Il est arrivé un moment où, enfermé dans un certain dogmatisme égocentrique, il a fini par prendre ombrage des conseils qui lui étaient prodigués et des échéances qui lui étaient rappelées à longueur d'année. Nous en avons, à regret, constaté et tiré les conséquences.
S'étant flatté, peut-être par forfanterie "d'être souvent au rouge dans les banques" ou "d'avoir souvent floué le fisc", sourd aux critiques portées par certains responsables du Bureau sur sa gestion financière qu'il entoure d'un certain mystère, il s'est exposé à une crise de confiance qui menaçait l'édifice tout entier : la trésorière, un secrétaire-adjoint ancien trésorier et un trésorier-adjoint ont simultanément donné leur démission, refusant de cautionner plus longtemps une comptabilité à laquelle ils n'avaient jamais pu avoir accès,
Persuadé que j'étais à l'origine de cette fronde dans le but "de prendre sa place" (!!), il s'est mis en tête d'étouffer financièrement la FNEP pour se débarrasser simultanément de Mme BASDEVANT et de moi, ne gardant auprès de lui que deux flatteurs serviles. Ils ont à leur tour fini devant l'évidence, par se rendre compte que nos mises en garde étaient pleinement justifiées au point de menacer l'existence même de notre Organisation. Mais, ce réveil sera trop tardif.
Devenu vaniteux, ombrageux et secret, il accumule depuis décembre 1998, date du retrait pour longue maladie de Mme BASDEVANT qui l'avait la première, percé à jour, un grand nombre d'erreurs de gestion conduisant l'UCCSF à sa ruine.
Notre départ le soulagera mais nous ne serons plus là pour le protéger contre lui-même.
Epilogue n°1 (décembre 1999)
Après plusieurs réunions plus ou moins orageuses avec ou sans son expert comptable dont l'attitude fuyante n'a pas permis de dissiper l'opacité des comptes, il est apparu que la gestion du Président était encore plus calamiteuse que nous l'avions imaginé. Amené à démissionner, il laisse une organisation criblée de dettes au moment où toutes les organisations concurrentes puisent dans leurs réserves pour financer la campagne électorale qui s'ouvre.
Résultat le 2 Juin lors du dépouillement du scrutin......
Epilogue n°2 (mai 2000)
Nous approchons du dénouement : après avoir annoncé son départ pour le 14 Juin lors de l'A.G., après avoir déménagé de l'av. Théophile Gautier tout ce qu'il pouvait à la "cloche de bois" en janvier 2000 pour rompre tous liens avec la FNEP, enlevé début mai les disques durs des deux ordinateurs de l'UCCSF av. de Versailles et transféré le siège, il faut s'attendre à une crise ouverte, restée jusque là interne.
En partant, il a laissé une situation inextricable que son successeur Jean Gabriel BRUN a eu le courage de reprendre et qu'il a su progressivement dénouer tout en évitant au Président défaillant des poursuites judiciaires.