Ce jeune chirurgien vasculaire de PAU m'avait immédiatement séduit par son excellente présentation, son entrain, son militantisme spontané pour la défense de la profession, son allure décidée, le ton clair et déterminé de son discours, sa connaissance apparente des problèmes à surmonter, en partie grâce à l'informatique qu'il maîtrise. C'est un inconditionnel du MAC. En outre, il était probablement celui des chirurgiens libéraux de sa génération qui pouvait présenter l'exemplaire le plus étincelant, le plus complet et le mieux présenté de ses titres et travaux.
Le moment venu, en songeant qu'il pourrait très rapidement me succéder, je l'ai fait entrer dans le bureau à un poste de responsabilité qu'il a accepté avec empressement.
Après des débuts prometteurs où il a excellé, en particulier au poste prestigieux mais difficile de Président du Comité National Paritaire de la Convention de 1997 que nous venions de signer, je me suis aperçu de certaines négligences pour ce qu'il considérait sans doute comme des questions subalternes, eu égard à une activité par ailleurs, débordante. Tout en gérant avec son épouse une maison de convalescence, il a poursuivi de multiples tâches médico-scientifiques, acceptant les innombrables participations que le rayonnement de sa personnalité lui attire, sans pour autant avoir la capacité de les assumer toutes.
C'est ainsi qu'en qualité de Président de l'Union Régionale UCCSF d'AQUITAINE, il n'a jamais réussi, ni probablement cherché réellement à compléter ses Commissions paritaires conventionnelles à l'exception du Lot et Garonne où il connaissait quelqu'un. Ainsi, la Dordogne n'a été structurée et encore incomplètement qu'avec un long retard, les départements des Pyrénées Atlantiques et des Landes sont restés désespérément inorganisés. Chaque fois que je lui rappelais cette jachère persistante dans sa propre région, il esquivait cette question désagréable.
Après avoir contribué à prendre d'importantes décisions pleinement justifiées en particulier pour la réorganisation du Bureau et de nos structures, il n'en a pas assuré le suivi comme il l'avait promis. Il n'a pas tenu plusieurs engagements importants (rendez-vous aux cabinets ministériels dont un à Matignon dont il avait lui-même fixé le jour et l'heure (!), présence irrégulière aux Bureaux et Assemblées Générales notamment). Son éloignement, les impératifs de sa spécialité, ses multiples responsabilités peuvent certes expliquer ses manquements.
En fait, ce garçon séduisant, intelligent, entreprenant, sportif de surcroît, s'engage toujours avec sincérité, mais ne tient pas ses promesses. Il a parfois de bonnes idées mais ne les réalise pas. Il a une opinion arrêtée sur de nombreux sujets, surtout ceux qu'il ne connaît pas ou mal.
Enfin, il s'est engagé dans une opération médiatique intéressante sans avoir pris les précautions nécessaires. L'avenir dira si son audace sera payante. Face à certaines critiques, il n'a jamais rédigé la mise au point promise et annoncée.
Se fiant à sa bonne étoile et à son flair, il s'enivre de ses propres discours mais semble n'avoir aucune capacité d'anticipation ni de simple réalisation. Beaucoup d'assurance, de facilité et de clinquant et puis, plus rien, de syndicalement utile, j'entends !
Je l'ai surnommé sans méchanceté "le Gascon" :
Enfin, depuis plusieurs années, et malgré plusieurs rappels, il n'a jamais réglé une seule cotisation....
Pour conclure ce portrait, je reprendrai cette citation d'un certain Charles Coquebert datant de 1794 que j'ai découverte dans le Journal des Mines de mars 2000 L'original de ce texte m'a été aimablement communiqué par Mr Michel BERRY, ingénieur général des Mines, directeur de recherche au CNRS. Intitulé " programme du journal des mines de la République, il a été approuvé par le Comité de Salut Public le premier Vendémiaire de la troisième année de la République une et indivisible. Il porte les signatures outre celle de l'auteur, de CARNOT, FOURCROY, THURIOT, C.A. PRIEUR, P.A. LALOY, Charles COCHON, MERLIN (D.D.)
" Se défier du ton d'assurance qu'il est si facile de prendre et si dangereux d'écouter !"