Petit-fils de Robert, le célèbre professeur de clinique de la chaire de pédiatrie des Enfants Malades, fils de Michel, Premier Ministre du premier gouvernement de la Vème République, successeur du Pr. Adolphe STEG à la tête du fameux service d'urologie de COCHIN qui a eu l'honneur soigner le Président François MITTERRAND, j'ai connu Bernard DEBRÉ au début de sa carrière au sein du Syndicat des attachés des Hôpitaux du district de Paris à l'époque présidé par Pierre BOUTARIC.
Par la suite, dès l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981, nous nous sommes retrouvés dans le mouvement "Solidarité Médicale " que Bernard DEBRÉ avait créé dans le service du Pr. Jean LOYGUE à St Antoine. Après une grande manifestation au Palais des Congrès, puis en tête d'un défilé qui nous a conduit jusque dans le bureau du ministre communiste de la Santé, Jacques RALITE, qui s'était éclipsé, nous nous sommes retrouvés devant son Directeur de cabinet Jacques LATRILLE faisant courageusement face à une meute vociférante de médecins hospitaliers. Cette foule était inquiète pour son avenir devant l'annonce d'un grand nombre de réformes visant à assouplir les structures fortement hiérarchisées de l'hôpital public et surtout... menaçant le secteur privé des plein-temps institué par la Réforme de son grand-père !
Avec le recul du temps, on peut mesurer l'ampleur du seïsme que le changement politique avait provoqué dans le microcosme médico-hospitalier, progressivement atténué par les périodes de cohabitation. Ainsi, Bernard DEBRÉ, fidèle à ses convictions fut élu député RPR d'INDRE et LOIRE Son frère jumeau Jean-Louis, ancien magistrat, élu député de l'Eure à son tour devint ministre de l'Intérieur dans le gouvernement JUPPÉ. Une photographie représente leur père Michel, ancien Premier Ministre, élu député de la Réunion, siégeant entre ses deux fils sur les bancs de l'Assemblée Nationale...   et devint par la suite ministre de la Coopération dans le gouvernement BALLADUR.
Bernard DEBRÉ a deux sujets de préoccupations: la défense du secteur privé des plein-temps avec la même fougue mais avec des arguments qui sont devenus au fil du temps moins probants "Messieurs les censeurs, un peu de pudeur " (le Quotidien du médecin n° 6646, 16 fév.2000)   et son hostilité nuancée "Refuser l'euthanasie active légalisée" (Le Monde 7 mars 2000) Cet article important est inspiré par sa double qualité de médecin et d'ancien membre du Comité consultatif d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé.   face à l'euthanasie qui a gagné du terrain dans l'opinion.
Il est resté combatif et sincère. Il est donc toujours plus ou moins controversé.