J'ai commencé à fréquenter Dominique COUDREAU lorsqu'il était le conseiller social de Raymond BARRE. Connaissant mes liens avec le Premier Ministre, il m'a témoigné une certaine bienveillance mais je me suis rendu compte qu'elle ne changerait rien à la politique qu'il entendait mener dans tous les postes qu'il a occupés et en particulier à la direction de la CNAMTS.
Sous une apparente familiarité, ce grand commis de l'Etat a l'art et la manière de laisser croire à son interlocuteur qu'il partage entièrement son point de vue et qu'il va s'efforcer de lui donner satisfaction, tant la requête lui semble logique et digne d'être entendue. Il en a été ainsi de la chirurgie pendant plus de 10 ans !
D'une intelligence fulgurante, d'une compétence reconnue et sous un aspect jovial et bonhomme, Dominique COUDREAU sait exposer en le simplifiant un problème complexe en mettant d'emblée son auditoire en condition par quelques bons mots, un trait d'esprit, une boutade qui évite une longue et ennuyeuse démonstration.
L'écouter est toujours un plaisir mais il suit implacablement son chemin, tant ses capacités didactiques et ses recettes diplomatiques sont efficaces.
Nous avons eu avec lui un grand moment de vérité, lorsqu'il nous a avoué, au détour d'une phrase, que pendant son court passage dans le secteur privé dit commercial, il avait beaucoup appris et que d'une certaine façon, il nous comprenait mieux qu'autrefois, lorsque les chirurgiens libéraux lui exposaient leurs craintes et leurs doléances...
Je ne l'ai vu qu'une seule fois semblant intimidé, lorsque Jacques BARROT lui a donné la parole à l'occasion de l'installation officielle des Directeurs des Agences Régionales de l'Hospitalisation où il a du s'exprimer au nom de ses collègues fraîchement désignés eux aussi, et avant la photo du groupe.
Mais sous cette contenance modeste, il affûtait peut-être déjà le sabre du découpage de l'hospitalisation de l'Ile de France...
Sauf imprévu, on entendra souvent parler de lui.