A l'opposé de la plupart des chirurgiens de notre génération, la caractéristique dominante de la personnalité de mon grand, fidèle et loyal ami Jean BRUNEAU est sa modestie doublée d'une forme d'indulgence bienveillante n'excluant pas une perspicacité toujours souriante.
Gros travailleur, j'ai été séduit par son assiduité, son entrain, son dévouement, sa disponibilité illimitée au service d'autrui.
Chirurgien habile et ingénieux, très instruit et sur la brèche d'une curiosité toujours en éveil, il s'est rendu indispensable partout où il est passé. Je peux dire que l'année passée à ses côtés à l'Ecole de chirurgie de St Germain en Laye fondée par les célèbres LAMARRE et LARGET, fut particulièrement féconde avec nos recherches sur la mesure par la lobéline de la vitesse circulatoire…
Cette année-là fut malheureusement endeuillée par le décès accidentel de son jeune fils.
Vivant chichement, Jean Bruneau et son épouse, médecin également, n'étaient attirés ni par le succès ni par l'argent.Après une carrière professionnelle bien remplie et plusieurs malheurs familiaux dont le décès de son épouse, Jean BRUNEAU s'impliqua corps et âme dans des missions humanitaires, mettant ses capacités et son dévouement inépuisable au services de peuplades africaines, poursuivant conformément à son caractère, sa véritable vocation, un véritable apostolat laïque, suivant ou précédant ainsi discrètement l'exemple de notre ami Bernard MALHERBE dont j'évoque plus loin la mémoire.
L'opinion publique, toujours fascinée par la réputation de la chirurgie, est rarement informée de ces parcours désintéressés inspirés par la charité.