J'ai fait la connaissance du Docteur Jacques AVET avant 1968, dans les débuts de la F.M.F., en qualité de représentant dans le Conseil d'Administration de la jeune Centrale, le Syndicat des Médecins de la Loire qu'il présidait.

Il était rare, déjà à cette époque qu'un chirurgien exclusivement libéral, issu de la prestigieuse l'Ecole lyonnaise de chirurgie ayant une importante activité professionnelle à St. ETIENNE puisse se consacrer à une activité syndicale poly-catégorielle.

Nous ne nous sommes plus quittés depuis lors, même ayant cessé l'un et l'autre toute activité, mais restés en relations à la fois amicales et syndicales très étroites.

Ces liens s'étaient spontanément tissés autour de l'exercice des chirurgiens libéraux en clinique privée concrétisés dans un Syndicat professionnel que nous avons créé en 1973 sous le nom de "Fédération Nationale des Praticiens des Ets Privés" (F.M.F.), avec l'appui du Collège National des stomatologistes et chirurgiens maxillo-faciaux, présidé par le Dr. Roger KUFFER et le regretté Roger CORMARIE, son fidèle et dévoué Secrétaire Général.

Tous quatre, nous avons progressivement élaboré une conception nouvelle des relations futures entre les spécialistes exerçant autour d'un plateau technique lourd, leurs gestionnaires et les financeurs en vue de l'élaboration d'un système conventionnel tri-partite appelé à réunir les trois partenaires indissociables, dans une structure triangulaire.

Cette idée novatrice a été constamment combattue simultanément et pour des raisons identiques à la fois par les Fédérations de l'Hospitalisation privée, des gestionnaires des installations utilisées par les spécialistes concernés et par les organismes de financement (assurance-maladie, mutuelles ou institutions de prévoyance), chacun préférant négocier deux par deux, mais manifestement pas en présence du corps médical…

Avec Jacques AVET, nous avons, ensemble, affronté des oppositions irréductibles comme celle des Fédérations d'établissements privés contre la création de la fameuse Conférence Médicale d'Etablissement (C.M.E) que nous avons fini par imposer par l'art. L. 715–12 de la loi EVIN du 31 juillet 1991.

Pendant toutes ces 18 années de combat syndical auxquelles il faut ajouter celles qui furent nécessaires pour appliquer la loi, Jacques AVET m'a apporté un concours constant, un soutien efficace et aussi un réconfort moral précieux pour surmonter l'un après l'autre, tous les obstacles dressés intentionnellement pour la retarder …

Cette fidélité dans l'action syndicale s'est tout naturellement prolongée dans une amitié personnelle lorsque nous avons été, l'un après l'autre, atteints par un drame familial comparable. 


Avec le rapprochement inéluctable des différents types d'hospitalisation induits dans les Ordonnances JUPPE de 1996 que nous avions soutenues, nous avons aujourd'hui l'amère consolation d'avoir anticipé un avenir alors incertain et contribué - bien modestement - à l'évolution de notre mode d'exercice spécifique autour d'un plateau technique lourd.