Médecin personnel du 4ème Président de la Vème République, François MITTERRAND de 1981 à 1994, le Docteur Claude GUBLER Le Dr. Claude GUBLER, ancien externe des Hôpitaux de Paris (nommé au concours qui sera supprimé en 1968) était un généraliste installé dans le 6ème arrondissement. Il n'existe à notre connaissance, entre le Dr GUBLER et le Pr GUBLER (1821-1879) dont le buste se trouve dans le hall de l'Ancienne Faculté de Médecine de PARIS, qu'une simple homonymie.   avait, de son propre aveu, signé une douzaine (certains ont dit jusqu'à une vingtaine) de faux bulletins de santé de son illustre patient.
Il fut récompensé pour avoir si longtemps menti officiellement, puis lourdement puni et déshonoré pour avoir dit - peut-être un peu trop vite - la vérité.
Sur plainte de la famille du Président en effet, la justice le condamne à 4 mois de prison avec sursis pour violation du secret médical. Il est radié définitivement de l'Ordre, exclu de la Légion d'honneur et de son poste à l'Inspection Générale de la Santé.
J'ai rencontré quelques fois le Dr. GUBLER lorsqu'il était président de la Commission de la NGAP et, ses extravagants favoris mis à part, je l'avais trouvé très au fait de la sous-évaluation du KC, de la situation désastreuse de la chirurgie et d'une façon générale des dérives du système de santé.
L'acharnement médiatique dont il fut et dont il est encore l'objet me parait parfaitement scandaleux. Il a été obligé, sur ordre et pour "raison d'Etat", de cacher à la nation, le mal dont le Président était atteint, et dont une bonne partie du microcosme médical était informé dès le début de son premier septennat, soit dès 1981.
Une question principale : pouvait-il refuser de se prêter à cette mascarade et dire "non" au Président qui avait assuré sa longévité politique et sa réélection sur ce secret ?
Une question subsidiaire : quelle attitude auraient adopté à sa place, ceux qui ont si lourdement condamné l'ancien externe des hôpitaux de Paris, qui a perdu jusqu'à son prénom ?
Une 2ème question subsidiaire: aurait-il subi une telle opprobre si son livre avait été publié un peu plus tard, une fois passée l'émotion et le chagrin du deuil de la famille, de son entourage et d'une partie de la population ?
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Les lignes qui précèdent datent de 2001.
Je m'empresse de les compléter au moment de la correction des épreuves de mon texte par l'information suivante. in le Quotidien du Médecin n° 7545 du 24 mai 2004
La Cour Européenne des droits de l'homme s'est prononcée 8 ans après la polémique qui avait suivi la publication du "Grand Secret" : l'éditeur est autorisé à publier à nouveau le livre interdit, considérant "qu'il faut nécessairement prendre en compte le passage du temps pour apprécier la compatibilité avec la liberté d'expression d'une mesure aussi grave que l'interdiction générale et absolue d'un livre".
Le Docteur Claude GUBLER attend de la Cour européenne l'annulation de la sanction ordinale qui le frappait.