A l'hôpital, la question est tranchée depuis l'arrêt du Conseil d'Etat du 7 janvier 1956, 7ème sous-section du Contentieux, "les émoluments du médecin ont le caractère de salaires."

En médecine de ville exercée traditionnellement sous forme "libérale", le problème reste périodiquement posé.

Ne nous voilons pas la face : c'est le point-clé depuis l'origine, des relations entre le corps médical (et par extension de toutes les professions de santé) et l'Assurance-maladie (et par extension de tous les assureurs directs ou complémentaires).

Quelle que soit sa dénomination (honoraire, salaire, valeur d'échange ou de troc) ou ses modalités (à l'acte, au forfait, par capitation, contrat ou convention, et même gratuité), la rémunération des professionnels de santé est l'objet d'un interminable débat avec les caisses représentant en principe (?) les assurés.

Ce conflit d'intérêts antagonistes se déroule périodiquement dans une ambiance d'une rare hypocrisie masquée par des idéologies altruistes, des principes moraux d'une grande élévation et des réalités matérielles irréductibles.

Peut-on tarifer l'acte intellectuel ? Peut-on évaluer la valeur marchande d'une guérison ou d'une tentative infructueuse de soins ? La reconnaissance ou la douleur d'une famille peut-elle se chiffrer ? Comment peut-on réparer une erreur ou une faute ?

Existe-t-il seulement une réponse à chacune de ces simples questions ?