Le livre de Richard BOUTON (voir Bibliographie) résume en 250 pages le combat des généralistes pour accéder à leur indépendance syndicale avec la création de MG France qui s'est imposé dans le microcosme médical jusqu'alors dominé depuis l'origine par la CSMF.
Dans un style alerte et souvent incisif, le président fondateur de ce nouveau partenaire professionnel évoque le long combat qui lui a permis d'obtenir sa représentativité et de signer la première convention séparée de généralistes.
Ce parcours est superposable à celui de l'UCCSF qui partageait et partage toujours, avec MG France, l'objectif commun des conventions séparées qui n'aurait jamais pu être atteint sans la reconnaissance de la représentativité distincte des spécialistes acquise le 5 février 1997, événement capital que Richard BOUTON a omis de rappeler.
Décrivant dans le détail la vie professionnelle et familiale des généralistes, l'auteur ne manque pas d'évoquer les clivages qui les séparent des spécialistes, créant ainsi une sorte de hiérarchie à la fois catégorielle et sociale que l'institution ordinale aurait tendance à entretenir. Pour avoir été conseiller départemental et ayant travaillé dans de nombreuses instances ordinales, ce reproche me parait à la fois exagéré et injuste. Par contre, je reconnais avec Richard BOUTON que la politique professionnelle de la CSMF a, depuis sa création en 1928, toujours été orientée vers la notion d'un monopole syndical destiné en principe à préserver une certaine unité du corps médical d'autant plus naturelle que, jusqu'aux années 50, la CSMF et l'Ordre étaient étroitement liés.
A travers ce livre et les anecdotes savoureuses qu'il révèle, j'ai retrouvé avec une certaine nostalgie, un certain nombre de souvenirs personnels sur des événements et des jugements portés sur des responsables que nous avions rencontrés chacun de notre côté dans nos parcours respectifs.