L'hôpital apportait une formation permanente non seulement par la mise en commun de toutes les expériences professionnelles de chacun, mais surtout par le brassage des internes qui apportaient des services qu'ils avaient fréquentés de nouvelles formules déjà en vigueur ailleurs et qui, à leur tour emportaient avec eux pour les colporter plus loin les techniques qui les avaient intéressés dans le service qu'ils quittaient le plus souvent à regret...
Ce point est très important. Il marque sur le secteur libéral qui ne peut pas se renouveler aussi librement un avantage certain.
Par contre, qu'il s'agisse de la clinique privée ou de l'hôpital public, les pathologies prises en charge sont pratiquement identiques pour une même population. Il est faux de prétendre qu'en ville, on ne soigne que les cas simples, les pathologies lourdes étant réservées à l'hôpital. On pourrait même parfois inverser la proposition surtout depuis quelques années où l'hôpital ne dispose plus en permanence des moyens techniques ou du personnel qualifié nécessaire.
On a observé simultanément dans les deux secteurs d'importants changements dans les pathologies chirurgicales. Je n'en citerai que trois : les fractures du poignet par retour de manivelle ont disparu avec l'électronique et l'amélioration des batteries ; l'extension continue et les plâtres pelvi-pédieux ont disparu avec les progrès des ostéo-synthèses ; les grandes hématémèses et les innombrables gastrectomies pour ulcères d'estomac, si fréquents au lendemain de la guerre, ont eux aussi pratiquement disparu avec les traitements médicaux. La prothèse totale de hanche pour coxarthrose est devenue une intervention courante qui a transformé la vie d'un grand nombre de personnes de plus en plus agées. Même remarque pour la prothèse du genou plus tardivement mise au point.