J'arrête théoriquement ce travail à la fin du XXème siècle en essayant de deviner la suite des événements à partir de deux constats :
  • le système médico-social qui a été élaboré pendant toute la seconde moitié du siècle est irrémédiablement appelé soit à disparaître soit à être profondément modifié, ce qui revient à peu près au même.
  • les prochaines échéances électorales, (municipales, cantonales de 2001, législatives et présidentielles de 2002) sont trop proches pour qu'un gouvernement quelle que soit sa couleur politique, ose entreprendre une véritable réforme du système en vigueur, figé dans sa conception depuis 50 ans.
On se contentera donc de meubler les prochaines années de transition par des réflexions et des hypothèses de travail pour l'avenir et par des mesures d'attente pour parer au plus pressé, politique dite "de rustines" dont les pouvoirs publics ont une longue pratique.
Dans l'intervalle, la construction européenne devrait pouvoir se poursuivre et c'est dans cette perspective qu'il sera peut-être possible de puiser les solutions ou seulement les orientations susceptibles d'assurer la transition d'un système au prochain.
Sauf événement imprévisible, il ne faut donc pas compter voir avant 2005, ou plus tard encore, la ou les nouvelles formules de protection sociale applicables à l'ensemble des populations concernées.
Lorsque l'UCCSF avait signé - seule - le 12 mars 1997 la 7ème Convention nationale séparant pour la première fois les généralistes des spécialistes et surtout inscrit son chapitre V, nous avions ouvert une voie nouvelle qui aurait pu, avant la fin du siècle, amorcer la réforme de fond dont nous pressentions la nécessité.
Nous n'avions pas prévu que cette Convention novatrice qui, faut-il le rappeler, protégeait le corps médical jusqu'au 12 mars 2001, serait annulée par le Conseil d'Etat dès le 26 Juin 1998 sous les coups de boutoirs des organisations rivales qu'elle contrariait.
L'UCCSF a payé au prix fort sa lucidité et son audace.
Au moment de signer le bon à tirer, je peux estimer à une bonne décennie le temps perdu depuis 1997, mais les difficultés accumulées ont accéléré une prise de conscience généralisée au point que les solutions les plus innovantes sont aujourd'hui ouvertement évoquées.
On peut légitimement penser que ceux qui sont restés - et qui restent encore - cramponnés au dogme de la Convention unique n'ont pas seulement commis une lourde erreur stratégique. Ils ont compromis leur propre avenir professionnel bien au-delà d'une banale défense corporatiste.