Sur le départ depuis fin Septembre 1993, je me suis trouvé, bien malgré moi, toujours plongé dans les péripéties syndicales et conventionnelle fin 1999...!
J'espérais pouvoir enfin cesser toute activité syndicale lorsque Jean Gabriel BRUN est arrivé à la tête de l'UCCSF en 2001. Il a fait face avec courage et efficacité à la situation désastreuse trouvée au départ de WINISDOERFFER.
L'ayant vu à l'oeuvre, et en dépit de la méfiance, puis de l'hostilité qu'il m'a manifestée dès le départ, j'ai vite compris qu'il était le seul capable de poursuivre l'action menée depuis 30 ans tout en l'adaptant à l'évolution rapide de notre profession dans une société en pleine transformation.
C'est pourquoi, tout en espérant m'arrêter dès que possible, je me suis mis à l'aider de mon mieux dans la période de plus en plus complexe que nous traversions.
Doté d'une forte personnalité, J.G. BRUN s'est révélé capable de surmonter les obstacles les plus imprévus, mettant une volonté farouche et une ardente application à atteindre son objectif grâce à une persévérance parfois téméraire dans l'expression comme dans l'action.
Gros travailleur débordant d'une vitalité méditerranéenne, à la fois impulsif et intuitif mais toujours pragmatique, il peut forcer sa cadence intellectuelle tout en disposant d'une stupéfiante disponibilité professionnelle. Il exerce une irrésistible fascination sur son entourage et de surcroît sur son auditoire, lorsqu'il a en face de lui un adversaire à sa portée ou un décideur à convaincre. Mais, prisonnier de ses habitudes, il est peu réceptif aux conseils de modération qu'on lui prodigue, sur sa santé par exemple ou sur les effets de certaines initiatives ou encore sur les formules qu'il improvise parfois sur un ton acrimonieux…
Il a été un des rares à comprendre l'intérêt de certaines réformes majeures comme la fameuse tarification par pathologie et à réaliser le tour de force d'une unanimité inter-médicale pour le cheminement et la maîtrise des honoraires.
Comment répondre négativement face à un tel homme qui m'impose un rythme que j'ai du mal à suivre ?
Comment lui dire que je ne suis plus vraiment dans la course depuis près de 10 ans ?
Comment lui dire qu'il m'oblige à me parjurer tous les jours, comme certains artistes en fin de carrière mais qui annoncent imperturbablement leurs dernières représentations ?
Tout simplement, il m'a communiqué son ardeur combative et impulsé une irrésistible dépendance, et je dois avouer que je le soutiens dans son combat avec même une certaine curiosité, puisqu'il a adopté, et s'est même approprié la doctrine qui a permis à l'UCCSF de survivre tandis que ses adversaires ont, les uns après les autres, disparu !