La triple mission assignée par la Réforme DEBRE aux Hospitalo-Universitaires comportait l'important chapitre de la RECHERCHE dont les modalités n'ont d'ailleurs jamais été nettement précisées.
En particulier, dans le secteur de l'exercice libéral, la recherche ne pouvait s'épanouir que dans le secteur clinique à partir des éléments tirés des dossiers des malades convenablement étudiés et des hypothèses de travail tirées des résultats thérapeutiques selon des objectifs précis, mais laissés à l'initiative de chacun, sans coordination réelle, et bien entendu sans moyens matériels ni aucun soutien officiel .
Un motif à la fois d'ordre professionnel et syndical en a fourni soudainement l'occasion comme le rappelle en détail notre ami Henri VIGNER dans le Bulletin de la S.F.C.P. dans sa livraison de JUIN 2006.
Un décret de Novembre 1973 abaissait d'autorité la valeur des actes de la nomenclature de la radiothérapie de 17 % pour ceux effectuées au cobalt 60 et de 33 % pour ceux effectués par les accélérateurs de particules. Les pouvoirs publics envisagent en outre de classer les Centres de radiothérapie en plusieurs catégories.
La profession réagit vivement et une section syndicale de Radiothérapeutes se constitua alors pour établir l'inventaire des infrastructures de la spécialité et s'introduire dans la concertation avec les échelons administratifs correspondants.
Parallèlement à ce sursaut syndical, les spécialistes (radiologues et chirurgiens notamment)  avaient compris, devant l'âpreté des discussions tarifaires entre professionnels et tutelles, que les représentants de l'Administration et des Caisses reprochaient aux libéraux « de ne penser qu'à l'argent, alors que les hospitaliers publics ou assimilés, faisaient, eux au moins, de l'enseignement et de la recherche ! »
Cet argument bien connu résulte à la fois d'une ignorance stupéfiante des charges fixes de ce mode d'exercice induite par une conception idéologique remontant à la lutte des classes…
C'est alors qu'Henri VIGNER eut l'idée d'apporter la preuve en créant une société savante spécialisée, que les radiologues libéraux étaient capables, comme leurs collègues salariés, d'enseigner, de comparer leurs résultats et d'effectuer toutes les démarches intellectuelles et scientifiques exigées par toutes les formes de recherche.
Ainsi naquit à PARIS le 29 Juin 1981 la S.F.C.P., Société Française de Cancérologie Privée, présidée par François Guy HOURTOULLE et ses deux premiers V-Présidents Henri VIGNER et Raymond GATELMAND (en qualité de représentant du Collège National des Chirurgiens Français), François BACHELOT, Secrétaire Général et André ROBERTI, son premier Trésorier.
Le succès fut immédiat : le 5 Décembre 1981, 5 mois plus tard, la jeune Société comptait déjà plus de 300 membres….
Un grand nombre de cancérologues (radiothérapeutes, chimiothérapeutes, spécialistes médicaux [anatomo-pathologistes], chirurgiens généralistes ou spécialistes d'organes, etc.) affluèrent et apportèrent, avec leurs cotisations, leurs archives médicales, leurs dossiers en cours, et leur enthousiasme. Avec la création d'une revue véritablement scientifique, ils pouvaient s'exprimer, comparer leurs résultats entre eux et surtout avec les meilleurs centres nationaux ou étrangers.
La SFCP put se structurer, en organisant à PARIS un Congrès annuel, à BEAUNE tous les 18 mois, et périodiquement des Congrès dans des Villes ou Régions, certains spécialisés, parfois plusieurs fois comme à MONACO (dernièrement en 2007).
Des réunions internationales se sont déroulées depuis 1984 à PORT-SAID, VENISE (1985), DAKAR (1986), Réunions Franco-Belges (Lille - Bruxelles 1987,1991,1992), BAHIA (1988)
Le Bilan de la SFCP, qui a atteint ses 25 ans (1981-2006) sous la présidence de Gérard AUCLAIR, est éloquent. Convaincra-t-il ses interlocuteurs administratifs habituels de la qualité de ses travaux de recherche, que la communauté scientifique internationale a déjà reconnue ?