La Réforme de l'Assurance-maladie est une des principales Réformes inscrites au programme du Gouvernement RAFFARIN III d'avril 2004.
Avec un déficit de 14 milliards d'Euros au 16 juin 2004 – et un déficit cumulé de 30 milliards d'Euros selon les déclarations du nouveau ministre de la Santé le même jour à l'Assemblée Nationale – il était devenu très urgent de tenter une ultime Réforme pour "sauver la Sécurité Sociale de la faillite pure et simple".
Après avoir reçu tous les partenaires sociaux et pris la précaution d'annoncer avec une grande prudence, chaque jour un chapitre nouveau, à une Réforme d'ensemble, on peut dire que celle qui a été présentée au Conseil des Ministres le 16 Juin 2004 est la plus élaborée et la plus étendue des 17 ou 18 qui l'ont précédée depuis 1971.
Son périmètre englobe l'organisation et l'accès aux soins, une tentative de pilotage clarifié de l'assurance-maladie obligatoire et des assurances complémentaires, le rôle des professions de santé et, fait nouveau, un appel à la responsabilité et au civisme des assurés.
Pour cette fois, toutes les recettes connues sont simultanément mises en œuvre en espérant que leur convergence permettra de résorber le déficit "abyssal" d'ici 2007….
Ayant délibérément laissé de côté le versant hospitalier de ce plan qui ne vise, pour l'instant, que le secteur ambulatoire d'une médecine qui n'est plus libérale depuis 1960, on peut douter de la réussite escomptée dans un délai aussi court,
En fait, en prolongeant un système dont les principes fondamentaux sont restés inchangés depuis Octobre 1945 et en maintenant un monopole sur une clientèle captive, il semble que cette ultime tentative, pour méritoire qu'elle soit, est vouée à l'échec, tout simplement parce que le coût de la santé va continuer à croître pour toutes les raisons maintes fois rappelées : progrès fulgurants des sciences médicales, consommation incontrôlable de la demande de soins, prolongation de l'espérance de vie, etc…et production insuffisante de la richesse nationale, mesurée par un Produit Intérieur Brut (PIB) constamment inférieur de deux points aux dépenses depuis plus de 10 ans.
Aucune économie moderne ne pourra supporter le poids simultané de ces charges perpétuellement alourdies par un environnement idéo-sociologique dans une société prise en charge par la collectivité du berceau au cercueil.
Depuis l'Ordonnance de 1945, les principes du modèle de protection sociale conçu par le Conseil National de la Résistance se sont affinés et étendus pendant près de 60 ans. L'économie s'est entre temps mondialisée et les progrès techniques ont transformé les résultats de la médecine occidentale.
Il faudra inévitablement revenir un jour à un système contractuel d'assurance individuelle librement souscrite selon chaque profil personnel ou familial.