Fondé sur le principe de la Solidarité hérité de ses lointaines origines mutualistes, le Système est actuellement financé essentiellement par les cotisations des travailleurs salariés et de leurs employeurs, ce qu'on oublie parfois de rappeler….
Pour corriger le déséquilibre croissant entre les dépenses et les ressources, il n'existe pas d'autre moyen que d'essayer de diminuer les prestations, tout en augmentant les cotisations et par conséquent les charges sociales qui pèsent sur les entreprises. Les conséquences de cette politique sont bien connues :
  • pour les entreprises réellement productives de richesses, perte de leur compétitivité à l'exportation et, à terme dépôts de bilan, augmentation du chômage qui entraîne à son tour une baisse des cotisations et un accroissement des dépenses par les indemnités de ce même chômage. On peut donc soutenir que le poids des charges sociales sur l'appareil productif est une des causes indirectes de l'extension du chômage directement ou par le biais des délocalisations de l'outil de travail.
  • pour les assurés, la diminution des prestations sans baisse corrélative des cotisations constitue un dommage voire un délit que certains hésitent à qualifier entre publicité mensongère et escroquerie….!
La faiblesse des remboursements pour les soins dentaires, l'ophtalmologie et les audio-prothèses en particulier, se passe de tout commentaire : tout le monde en convient avec des airs navrés, décideurs politiques en tête, comme s'il s'agissait d'une malédiction insurmontable alors qu'ils en sont tous directement responsables. Or le nombre des demandeurs va croître avec l'extension du 3ème et du 4ème âge.
Ainsi, par exemple, en mars 2003, un verre optique simple facturé 90 Euros par l'opticien ne sera remboursé que 2,38 Euros à l'assuré, la base du remboursement étant fixée à 3,66 euros avec un taux de prise en charge de 65% !
Où est donc passé ce fameux droit constamment invoqué à l'égalité d'accès aux soins, cyniquement oublié lorsqu'il s'agit précisément de ces trois pathologies souvent associées chez les personnes âgées ?
C'est pourquoi les proclamations répétées d'auto-satisfaction en faveur du "meilleur système de protection sociale, que le monde nous envie" bénéficiant d'un monopole universel, ne soulèvent plus que des haussements d'épaule d'une clientèle captive et désabusée.