La couverture sociale dont le principe remonte à la loi de 1930 n'est entrée en vigueur qu'au lendemain de la 2ème guerre mondiale dans une période de crise économique sévère et durable. Il était bien nécessaire de concevoir une couverture minimale mais généralisée.
Mais 15 ans plus tard, les ruines de la guerre étant en grande partie relevées, le niveau de vie ayant notablement augmenté, un des 3 premiers Sages, Pierre MASSE, pouvait affirmer en conclusion du IIIème Plan que la population pouvait, avec le plein emploi et le retour d'une certaine prospérité, supporter le "petit risque", le "gros risque" (Pierre MASSE disait familièrement "le gros pépin") restant à la charge de la collectivité.
Certes, il est sans doute difficile de tracer la frontière entre le gros et le petit risque et de bons esprits s'y sont employés. Mais, il fallait prendre le propos de Pierre MASSE dans son sens large, à savoir qu'il ne fallait pas continuer à accroître exagérément cette couverture jusqu'à la généraliser et, à tout le moins, comme le recommandait Pierre MENDES-FRANCE, "maintenir le frein d'un ticket modérateur".
Tant que la prospérité économique des 30 glorieuses permettait toutes les générosités, nul n'y prêtait attention. On pouvait même se lancer dans des entreprises audacieuses mais coûteuses comme la réforme DEBRÉ. Mais les crises pétrolières de 1973-1975 ont commencé à inverser les tendances économiques et à la période de prospérité ont succédé plusieurs crises qui ne permettent plus de maintenir le système en l'état.