La "pensée unique" peut-elle réduire sans risque le dialogue social ?
Une nouvelle méthode gouvernementale semble émerger dans tous les secteurs professionnels mais spécialement dans celui de la médecine libérale en favorisant une organisation syndicale considérée comme "majoritaire" au détriment des autres, même si elles ont été dûment reconnues représentatives, comme s'il existait des degrés dans la représentativité….
L'organisation ainsi privilégiée bénéficie de tous les égards, tous les sièges dans les Commissions importantes, une audience préférentielle, une bienveillance manifeste allant jusqu'à lui attribuer les idées des autres, "les petits, les sans grades", même s'ils ont conservé tous les attributs légaux de leur représentativité, mais en fait presque vidés de leur contenu.
Plutôt que la concertation largement ouverte si longtemps prônée – du mois en théorie – par toutes les majorités, on s'orienterait désormais vers un dialogue fermé entre le décideur unique et une organisation professionnelle censée représenter à elle seule, par son nombre, l'extrême diversité des types d'exercice.
La spécialité d'anesthésie – réanimation est totalement différente de celle du thermaliste ou du psychiatre. Le pilote de ligne pourrait-il être valablement représenté par les personnels au sol au motif que ces derniers sont "majoritaires" ?
Quel qu'il soit, un obstacle structurel ou non que l'on s'efforce de contourner par facilité demeure dans toute sa réalité.
Il serait même question de modifier la Commission des comptes de la Sécurité sociale, véritable petit parlement d'expression encore libre.
Ce n'est pas en cassant le thermomètre qu'on fera tomber la fièvre !
Avec la "pensée unique", et selon le nouveau principe de "l'accord majoritaire", devrons-nous subir le dogmatisme d'un syndicat unique, en attendant pire… ?