En FRANCE, depuis mars 1993,
le K est inchangé à 12,60 frs
le KC/KCC est inchangé à 13,70 frs
Ces deux lettres-clés n'avaient été majorées que de 0,20 centimes depuis avril 1990 !
A MONACO, depuis le 1er Septembre 2000, ces deux lettres-clés ont été portées respectivement
pour le K non invasif à 22,80 frs
pour le K invasif ou chirurgical (KC) à 25 frs
soit près du double du tarif français
On peut ainsi mesurer la dégradation constante de la valeur de l'acte chirurgical depuis 1960 et accélérée sur les 11 dernières années. Il n'était donc pas ridicule de réclamer comme base de discussion tarifaire de la 7 ème Convention de mars 1997, un KCC qui devait être porté progressivement à 30 frs à l'expiration de la Convention prévue 2001. Il s'agissait d'une simple mesure de rattrapage de la dévalorisation subie depuis 40 ans par la lettre-symbole d'un groupe de spécialités à haute valeur ajoutée mais non reconnue par les "décideurs" qui n'ont pas mesuré les conséquences à long terme de leur politique. Ceux qui ont combattu la Convention de mars 1997 sans même l'avoir bien lue, ont compromis la dernière chance de sauvetage de plusieurs spécialités chirurgicales exerçant presque exclusivement en KCC.
Le dépliant diffusé pour expliquer l'interrogation lancée en 1990 :"Qui vous opèrera demain ?", slogan largement repris dans les milieux professionnels et par l'opinion :
Voici le texte d'une lettre adressée le 15 novembre 1991 à tous les Parlementaires, accompagné d'un mémoire de 20 pages :
" Madame ou Monsieur le Député,
Madame ou Monsieur le Sénateur,
" En prévision du prochain débat parlementaire sur les problèmes de santé, nous avons l'honneur d'appeler une nouvelle fois votre attention sur la crise que traverse la chirurgie française
- des postes hospitaliers de responsabilité sont vacants ou occupés par des praticiens non qualifiés en chirurgie (plus de 300 en 1990)
- les internes se détournent progressivement de cette spécialité qui exige tant et qui a reçu si peu en disant : "pourquoi se donner tant de mal pour un avenir si médiocre ?"
- des chirurgiens commencent à s'expatrier ou quittent la profession pour une autre activité.
Cet état de fait a déjà des conséquences redoutables : si demain vous-même ou un membre de votre famille, êtes victimes d'un accident de la route, vous risquez de mourir d'une banale plaie de la rate parce qu'il n'y aura personne dans tel hôpital public où vous aurez été admis d'urgence, pour vous opérer correctement. Si un des vôtres a une fracture de "jambe, il peut rester estropié à vie parce qu'il aura été soigné par un non-chirurgien.
Les restrictions budgétaires infligées aux hôpitaux peuvent avoir des conséquences pernicieuses : l'opération du cancer du gros intestin, un des plus fréquents actuellement se termine comme autrefois par un anus artificiel définitif parce que certains services publics manquent du matériel approprié pour rétablir le cours intestinal normal.
Enfin, la crise de recrutement frappe la chirurgie de façon dramatique Ses causes sont, comme vous le verrez dans le document joint, essentiellement économiques. Mais elle soulève dès maintenant la question suivante :
Par qui vous-même (ou vos enfants) serez-vous opéré demain ?
Ces quelques exemples sont volontairement cités en pleine connaissance de cause et en dehors de toute revendication corporatiste.
Notre seul souci demeure la santé de la population dont vous portez, avec nous, la responsabilité !
Chiffres à l'appui, nous avons développé ce qui précède à différents ministres, à leurs conseillers ou aux administrations concernées, jusqu'ici sans autre succès qu'une écoute attentive, parfois surprise ou simplement polie.
Vous trouverez en annexe un mémorandum rappelant les conséquences de cette crise, ses causes, quelques propositions urgentes et simples, sans incidence financière, et enfin quelques réflexions sur l'ensemble de notre système de protection sociale.
Dans l'espoir que ce document retiendra votre attention au moment d'un choix politique décisif, nous vous prions, M. ou Mme le Député, M. ou Mme le Sénateur, de trouver ici l'expression de nos salutations les plus distinguées.
Signé :
Professeur Louis. F. HOLLENDER |
Dr. Raymond GATELMAND |
P.J. 1 mémorandum
Publié in extenso dans les Cahiers de chirurgie n° 81, 21ème année, 1/1992, p. 64-69 :

Grandeur et décadence de la chirugie française.
Ce « drame sanglant » en 4 actes a été publié dans plusieurs numéros successifs des CAHIERS DE CHIRURGIE et repris dans diverses publications entre 1988 et 1989.
Malgré certaines erreurs matérielles et quelques écarts de plume, son auteur, le Dr Gérard Marie TESTELIN, chirurgien orthopédiste, ancien collégue et ami, a parfaitement décrit les débuts, l'évolution et le déclin de la chirurgie française pendant le XXème siécle.
Il manque seulement l'acte de décès :
